Oum Hitham... elle tricotait le pull (la kniza) en laine à la main pour son fils qui lui avait dit lors de leur dernier contact : (Ma chère maman, j'ai une demande : tricote-moi un pull en laine à la main et demande à papa de l'envoyer avec mon ami Imad, son avion est jeudi après demain. Je sais que tu vas te fatiguer à le tricoter, mais je veux me souvenir de toi quand je le porterai... je sentirai que tu as tricoté avec ta tendresse, ton affection, ton amour, ma chérie... je sentirai que tu me serres contre ton cœur... en bref, ma chérie : tricote-le... Alchany). Abou Hitham commentait – à moitié en plaisantant – en voyant sa femme absorbée par le tricot : (Alors, monsieur Hitham, manque de pulls ! Tu peux acheter le meilleur pull pour vingt dinars au lieu de fatiguer ta mère et de lui fatiguer les yeux la nuit avec cette demande !). Quant à Oum Hitham, elle n'a jamais été affectée par ce que disait son mari... le mot de Hitham : (Alchany) résonnait dans ses oreilles... De temps en temps, elle interrompait son absorption dans le tricot pour un moment, le temps de laisser couler ses larmes, une larme de joie de satisfaire la demande de Hitham, ou une larme de nostalgie pour lui. Oum Hitham tricotait le pull avec plaisir, même si sa vue et un peu de sécheresse dans ses doigts ne l'aidaient pas... mais elle rassemblait ses forces chaque fois qu'elle se souvenait du mot de Hitham (Alchany), et disait à son mari : (Rien n'est trop pour Hitham. Puisque Hitham a demandé, je vais patienter). Les travaux pénibles deviennent un plaisir quand celui qui les demande est cher à nos cœurs... et à mesure de notre amour pour lui, le plaisir de la souffrance pour lui augmente. Et si celui qui nous le demande est : Allah, exalté soit-Il ! Allah te demande de patienter pour Son noble visage : ((Et ceux qui patientent en quête du visage de leur Seigneur)) (Ar-Ra'd 22). Et Il a dit, exalté soit-Il, à Son prophète, paix et bénédictions sur lui : ((Et pour ton Seigneur, sois patient)). Les exégètes ont dit à son sujet : c'est-à-dire, fais ta patience pour Allah et pour Lui. Y a-t-il une patience excessive pour Allah ? Le Messager d'Allah, paix et bénédictions sur lui, a dit : ((Si un homme était traîné sur son visage depuis le jour de sa naissance jusqu'au jour de sa mort, en satisfaisant Allah, exalté soit-Il, il le mépriserait au Jour de la Résurrection)) (authentifié par Al-Albani). Imagine ! Si depuis ta naissance jusqu'à ton décès à un âge avancé, tu as passé ces quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans à être traîné sur ton visage pour Allah, exalté soit-Il, tu mépriserais cet acte au Jour de la Résurrection et tu le trouverais insignifiant quand tu apprendras la grandeur du Seigneur pour qui tu as été éprouvé et tu verras Son honneur pour ta patience pour Lui ! Chaque fois que tu sens la longueur de l'épreuve et l'épuisement de la patience, dis : (Puisque Allah, exalté soit-Il, a demandé que je sois patient, je serai patient... en quête du visage d'Allah. Car Allah, exalté soit-Il, est le plus grand bien-aimé, et rien n'est trop pour Allah).